Nous n’aurions pas assez de cet article et de plusieurs autres, pour lister les griefs de la CNIL.
Aussi, nous nous limiterons à relever dans cette décision, ce qu’a recensé le gendarme des données personnelles au titre des données collectées par Facebook.
Au premier rang de ces données, on trouve celles fournies par les utilisateurs du réseau social eux-mêmes, au travers du profil.
Facebook collecte ensuite, les données relatives à l’activité des membres, contenus partagés ou consultés notamment.
Les données relatives aux équipements utilisés, ordinateurs, smartphones et tablettes, sont également récupérées. La CNIL note que les systèmes d’exploitation des machines sont recensés, les coordonnées GPS, le type de navigateur utilisé, le numéro de téléphone mobile bien sur.
Jusque là, les constats faits par la CNIL sont conformes et même en deçà de ce qui est annoncé par Facebook lui-même dans ses Conditions de services qui renvoient à un document intitulé « politique d’utilisation des données ». En deçà, car dans le contrat que chaque membre Facebook a dû accepter, le plus souvent sans le lire, pour accéder au service, le géant américain rappelle également qu’il collecte, classe et traite, les contenus et informations des autres, notamment « amis », « par exemple, lorsqu’ils partagent une photo de vous, vous envoient un message ou encore lorsqu’ils téléchargent, synchronisent ou importent vos coordonnées. »
Mais la collecte de données va encore plus loin. La CNIL relève que Facebook collecte les données des sites tiers et applications qui intègrent les boutons « j’aime » ou « se connecter », même pour ceux qui ne sont pas inscrits à Facebook. Inutile de préciser que ceux-là n’ont donné aucun accord à Facebook pour cette collecte, en infraction avec la Loi informatique et libertés.
Enfin, cerise sur le gâteau, la CNIL affirme que le réseau social collecte les données des sociétés du groupe ou des sociétés exploitées par elle, et elle cite notamment Instagram et WhatsApp.
Dans ses Conditions de services, Facebook ne se cache pas sur l’intérêt de collecter toutes ces données. Il s’agit dit pudiquement Facebook de « partager des informations vous concernant » pour des services de publicité, de mesure et d’analyse et aussi avec d’autres partenaires « qui collaborent avec nous partout dans le monde », ce qui est tout à la fois très vague et effrayant.
La collecte de toutes ces données prises individuellement peut certes choquer, mais s’agissant d’un service offert aux utilisateurs, on pourrait hausser les épaules.
Mais le problème est ailleurs, il est à la fois dans la combinaison et dans la masse des informations collectées.
C’est ce que relève la CNIL lorsqu’elle conclue « une telle combinaison de données est, par sa nature même, son ampleur et son caractère massif, susceptible de méconnaître l’intérêt des utilisateurs inscrits et leur droit fondamental au respect de leur vie privée ». On attend les réponses et éventuellement les mesures prises par le Groupe qui va avoir à y mettre du cœur … à l’ouvrage.