Fait même exceptionnel, la nouvelle administration américaine intervenait publiquement pour demander à l’éditeur du microblogging (Libération « Iran, la révolution Twitter » 15/06/09) de reporter une coupure de service prévue pour la maintenance, afin que les iraniens continuent de twitter. Au même moment ou presque à Paris, le 10 Juin 2009, le Conseil Constitutionnel retoquait l’essentiel du projet de Loi Hadopi voté quelques jours plus tôt par le Parlement. Les sages critiquaient vertement la possibilité donnée par la loi à une simple autorité administrative de suspendre l’accès Internet des citoyens. Pour cela, ils en appelaient à la déclaration des droits de l’homme de 1789 : « la liberté d’expression et de communication est d’autant plus précieuse que son exercice est une condition de la démocratie et l’une des garanties du respect des autres droits et libertés ; que les atteintes portées à l’exercice de cette liberté doivent être nécessaires, adaptées et proportionnées à l’objectif poursuivi ». Notre propos n’est bien évidemment pas de comparer les défenseurs tout à fait respectable de l’Hadopi aux Mollahs primaires. Notre propos tend à constater qu’à plusieurs milliers kilomètres de distance et dans des contextes radicalement différents, l’ordinateur et l’accès à Internet sont perçus par les populations comme les plus hautes autorités du pays comme un nouvel étalon des libertés. Oui, les paradigmes de nos sociétés changent devant nos yeux et nous en sommes les témoins privilégiés.